30 nouveaux dispositifs obligatoires sur les voitures à partir de 2022

ca va devenir bien compliqué pour nos voitures d'ici quelques années



Par Rédaction Turbo
Vendredi 21 juin 2019
C'est fait : le Parlement européen a définitivement rendu obligatoires de nouveaux systèmes de sécurité pour tous les véhicules neufs. Boîte noire, signal de freinage d'urgence ou encore avertisseur de somnolence : autant de dispositifs qui devront équiper les voitures à partir de 2022.

Des équipements actifs et passifs pour réduire l'accidentologie
Les pouvoirs publics n'ont pas attendu l'arrivée de nouvelles technologies pour imposer des systèmes de sécurité au sein de nos véhicules. À titre d'exemple, le port de la ceinture de sécurité à l'avant et à l'arrière est devenu obligatoire en France à partir de 1990. Mais grâce aux innovations des constructeurs et des équipementiers, ces systèmes de sécurité automobile se sont perfectionnés et démocratisés dans l'habitacle. Témoin de ceinture, électro-stabilisateur programmé (ESP), capteurs automatiques de pression des pneumatiques… autant d'équipements qui nous sont aujourd'hui indispensables. Si la liste des systèmes de sécurité obligatoires et optionnels est très longue, tous ces outils partagent une même mission : limiter le risque d'accident et en minimiser les conséquences.

Grâce à tous ces équipements qui habillent désormais nos voitures, le nombre de morts sur la route n'a jamais été aussi bas. À titre d'exemple, un nouveau record a été établi en France en 2018 avec 3 259 tués. Le chemin parcouru a d'ailleurs été énorme, comme permettent de le comprendre les chiffres de 1972 : cette année-là, on dénombrait plus de 18 000 décès et 386 000 blessés. Des résultats en partie rendus possibles par les nouveaux systèmes de sécurité qui ont fleuri ces dernières années. Des équipements que l'on peut d'ailleurs classer dans deux catégories distinctes :

. Les systèmes de sécurité passive : derrière ce terme se cachent tous les équipements qui, de par leur présence ou leur fonctionnement, permettent de réduire la gravité des accidents. Il s'agit donc généralement des éléments intervenant pendant l'accident afin de limiter la violence du choc et de protéger plus efficacement les passagers. Les plus emblématiques sont bien évidemment la ceinture de sécurité, les airbags, l'appuie-tête ou encore le pédalier rétractable.
. Les systèmes de sécurité active : à l'inverse, ces éléments ont pour mission de limiter le risque d'accidents. Pour cela, ils interviennent principalement avant l'accident afin d'essayer de l'éviter. Les systèmes les plus courants au sein de nos voitures sont notamment le limiteur de vitesse, le système anti-collision, l'anti-blocage des roues (ABS), l'alerte de franchissement de ligne ou encore l'assistance au freinage d'urgence.

De nouveaux systèmes de sécurité obligatoires à partir de 2022
Bien que les véhicules modernes embarquent de nombreux systèmes de sécurité et autres aides à la conduite, très peu parmi eux sont actuellement obligatoires. Aujourd'hui, les éléments de sécurité devant équiper les véhicules se limitent principalement à la ceinture de sécurité, aux airbags, à l'ESP, aux capteurs automatiques de pression ou encore au témoin de ceinture non bouclée du conducteur.

Bon à savoir : de nouveaux équipements obligatoires depuis 2014
La dernière grande vague de systèmes de sécurité rendus obligatoire date du 1er novembre 2014. Depuis cette date, les voitures neuves doivent désormais embarquer certains équipements afin de pouvoir être commercialisées. Outre l'ESP et le témoin de ceinture déjà cités plus haut, cette mesure a rendu obligatoire l'indicateur de changement de rapport, les fixations Isofix à l'arrière, les sièges renforcés et l'étiquette informative sur les dangers de l'installation d'un siège bébé dos à la route.

Grâce aux nombreuses évolutions technologiques dont a profité le secteur automobile, les pouvoirs publics ont décidé de rendre de nouveaux équipements de sécurité obligatoires. Le 16 avril dernier, le Parlement européen a en effet voté de nouvelles règles en matière d'équipements embarqués. Une décision prise à une large majorité, puisque 578 députés se sont prononcés pour cette réglementation pour 633 votants. Au total, ce sont environ trente technologies capables de sauver des vies qui devront être intégrées sur chaque véhicule neuf. L'application de cette mesure pour l'ensemble du marché européen sera progressive selon la nature des véhicules :

. À partir de mai 2022 : seuls les modèles nouvellement développés par les constructeurs devront embarquer la trentaine de systèmes de sécurité rendus obligatoires par le Parlement.
. À partir de mai 2024 : tous les véhicules neufs, y compris les modèles déjà existants et développés avant 2022, devront se plier à cette nouvelle réglementation.
À noter : une nouvelle réglementation aux motifs technologiques… et sociétaux
Si les avancées technologiques ont eu un rôle important dans l'application de cette mesure, d'autres facteurs, notamment sociétaux, ont également joué. Le vieillissement de la population, l'augmentation du nombre de piétons et de cyclistes ainsi que la multiplication des sources de distraction pour les conducteurs (Smartphones, tablettes, GPS, etc.) ont ainsi convaincu les députés européens de l'urgence de la situation.

Sauver des vies : la mission des trente nouveaux systèmes de sécurité auto
À travers son communiqué officiel, le Parlement européen souligne que la trentaine de technologies rendues obligatoires le sera dans un seul but : « sauver des milliers de vies dans les années à venir ». Bien que le texte doive encore être approuvé par le Conseil de l'Union européenne, tout laisse à croire que ces équipements seront adoptés selon le calendrier fixé. Si la liste complète des systèmes de sécurité obligatoires à l'horizon 2022 ou 2024 n'est pas connue, le Parlement européen a toutefois insisté sur certains d'entre eux.

. Le système d'adaptation intelligent de la vitesse : Ce dispositif est capable de lire les cartes et les panneaux de signalisation présents sur la route. Si le conducteur dépasse la vitesse autorisée, il en est immédiatement averti afin de l'inciter à lever le pied. À en croire les députés, ce système devrait permettre de réduire de 20 % le nombre de morts sur les routes européennes.
. L'avertisseur de somnolence : Déjà présent sur les véhicules les plus récents, ce système est capable de détecter lorsque le conducteur est en train de s'endormir grâce à l'analyse de ses mouvements de tête. En cas de danger, une alarme retentit afin de remobiliser son attention. Ce dispositif sera complémentaire d'un système de surveillance de l'attention du conducteur, à l'image du DAA imaginé par Nissan, afin de détecter tout éventuel manque d'attention de l'automobiliste.
. La reconnaissance avancée de distraction du conducteur : Tout comme les deux équipements cités précédemment, ce système vise à détecter les moments d'inattention des conducteurs. Bien que ses caractéristiques n'aient pas été développées par le Parlement européen, il pourrait prendre la forme d'un boîtier doté de caméras tournées vers l'automobiliste afin de surveiller sa concentration.
. Le signal de freinage d'urgence : Destiné davantage aux passagers, ce dispositif prend la forme d'un signal lumineux qui s'enclenche lorsque l'automobiliste freine de façon brusque. Avertis, les usagers de la voiture peuvent ainsi anticiper.
. La détection en marche arrière : À l'image de la caméra de recul avec avertisseur, ce système vise à éviter les collisions avec les personnes et les objets qui sont derrière la voiture en phase de recul. Ce dispositif serait obligatoirement doté d'une caméra et pourrait être complété d'un signal d'avertissement.
. Le système de surveillance de la pression des pneus : Contrairement au système déjà obligatoire qui informe simplement lorsqu'un pneumatique est sous-gonflé, ce dispositif avertirait le conducteur en temps réel en cas de perte de pression.
. La boîte noire : Tout comme pour les avions, ce boîtier servira à enregistrer les données de conduite, notamment pour reconstituer les faits lors d'un accident.
. Le système de freinage d'urgence : Présent sur certains véhicules et déjà obligatoire pour les camions, cet assistant intervient lorsque l'automobiliste freine brusquement afin de renforcer l'efficacité du freinage.
Bon à savoir : les autres systèmes de sécurité mentionnés
Outre ces différents équipements, d'autres systèmes de sécurité sont également à l'étude. C'est notamment le cas du système d'alerte en cas de présence de piétons ou de cyclistes et du système d'urgence de maintien de la trajectoire. Le Parlement européen prévoit également de simplifier l'installation d'un éthylomètre anti-démarrage afin de lutter contre l'ivresse au volant.

À compter de 2022, une trentaine de dispositifs de sécurité équiperont obligatoirement nos voitures. Adaptateur de vitesse, boîte noire, détection en marche arrière… autant de systèmes qui renforceront la sécurité des automobilistes et des usagers. De bon augure pour tout le monde, d'autant plus que les députés estiment que ces nouveaux équipements n'entraîneront pas de surcoût de fabrication et, par conséquent, pas de hausse des prix.